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digne d’une telle compagne, et, « roi de la loi, il com << mandait selon la loi. Dans le pays des Câkyas, pas un << prince n’était honoré et respecté autant que lui de toutes < « < les classes de ses sujets, depuis ses conseillers et les << gens de sa cour jusqu’aux chefs de maisons et aux mar « < chands ( 1). » - Telle était la noble famille dans laquelle devait naître le libérateur ; il appartenait donc à la caste des Kshattriyas ou des guerriers ; et lorsque plus tard il embrassa la vie religieuse, on le nomma, pour rappeler son illustre ori gine, Çakya Mouni, c’est-à-dire le solitaire ( le moine, μóvos) des Çâkyas, ou bien encore Cramana Gaoutama, l’ascète des Gotamides. Son nom personnel, choisi par son père, était Siddhartha ou Sarvârthasiddha ( 2), et il conserva ce nom tout le temps qu’il résida près de sa fa mille à Kapilavastou comme prince royal (Koumârarâdjâ). Plus tard, il devait l’échanger pour de plus glorieux. La reine sa mère, qui s’était retirée vers l’époque de l’accou chement dans un jardin de plaisance appelé le jardin de Loumbini, du nom de sa grand’mère, fut surprise par les douleurs de l’enfantement sous un arbre (plaksha), et elle donna naissance à Siddhartha, le 3 du mois outtâraçâdha. Mais affaiblie sans doute par les austérités pieuses auxquelles elle s’était livrée durant sa grossesse, inquiète aussi des pré dictions que les brahmanes avaient faites sur le fils qui de vait sortir d’elle (3), Mâyâ Dévî mourut sept jours après, afin qu’elle n’eût pas ensuite, dit la légende, le cœur brisé de voir son fils la quitter, pour aller errer en religieux et (1) Rgya tch’er rol pa, de M. Éd. Foucaux, t. II, ch. III, p. 31. (2) Idem, ibid.. ch. vii, p. 97, et ch. xv, p. 215. (3) Idem, ibid., ch. vi, p. 55 et 63.