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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/183

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le philosophe. Si la raison, par la bouche d’Aristote, démontre la nécessité d’un premier et unique moteur, la plupart des religions proclament aussi, sans hésitation, l’existence de Dieu et sa providence. De part et d’autre, le résultat est identique, quoiqu’il soit obtenu par des procédés opposés ; la philosophie serait bien aveugle de ne pas le voir. les religions ont, spontanément, leur métaphysique ; et il n’est pas difficile de la dégager, du milieu des légendes qui la cachent, sans l’effacer. Enfin, la philosophie peut souvent se retrouver tout entière dans la morale religieuse, et jusque dans les dogmes. N’est-ce pas elle qui, dans cette grande société grecque et romaine, avait préparé l’avènement et le triomphe du Christianisme, reçu et propagé par les Gentils ? Un bon citoyen a-t-il besoin de tant de motifs, sans parler des exigences de l’ordre public, pour respecter la foi de ses compatriotes ? Socrate a été condamné pour avoir méconnu, disait l’accusation, les Dieux de la patrie. Mais c’était une calomnie ; Socrate était innocent, malgré tout ce qu’en