Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/49

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l’essence du défini, attendu que, si le défini n’était pas d’abord le genre, il n’existerait pas. Socrate, Callias, Coriscus, individus que nous apercevons isolément, ne sauraient exister sans le genre auquel ils appartiennent, et qui les rassemble sous son unité, c’est-à-dire, si, d’abord, ils n’étaient hommes.

Voilà l’Idée Platonicienne dans toute sa simplicité ; et le mot grec lui-même semble nous le dire, puisqu’il ne signifie pas autre chose que les Espèces et les Genres.

Pour mieux éclaircir cette première notion, Platon étudie la nature de l’Idée et se demande quel mode d’existence elle peut avoir. Évidemment, le genre reste identique et le même dans les divers individus, dans les diverses espèces qui le composent, quelque nombreuses qu’elles soient. L’Idée est donc une unité, qui ne varie pas, une unité immobile et immuable. En outre, c’est une unité purement rationnelle ; nos sens ne peuvent la percevoir, comme ils perçoivent l’unité individuelle, qui éclate dans tous les êtres particuliers. On voit, on entend tel ou tel homme, qu’on a devant soi et avec qui