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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/90

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à qui Aristote semble encore ici vouloir répondre. La chose est ce qu’elle est ; elle n’est pas le contraire d’elle-même. La substance peut bien recevoir tour à tour les contraires ; elle ne peut pas les posséder en même temps ; car alors, il serait impossible de discerner ce qu’elle est ; et, par suite, on ne saurait en dire quoi que ce soit, en l’affirmant ou en la niant, puisqu’elle serait l’un des deux contraires tout aussi bien que l’autre. Par conséquent, les contradictoires ne peuvent toutes deux être vraies à la fois, ni fausses à la fois ; il faut que l’une des deux soit vraie, et que l’autre soit fausse.

Ce principe posé, Aristote montre, avec une irrésistible clarté, quelle en est la nature et quelles en sont les conséquences. D’abord, ce principe est indispensable pour comprendre la réalité. Sans lui, tout dans la nature reste indéterminé, et sans aucune signification. Les choses étant indistinctement ceci ou cela, elles ne sont rien, ni en elles-mêmes, ni pour l’esprit qui essaierait de les concevoir. Elles ne peuvent pas môme avoir un nom ; car le nom contraire leur convient