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DE LA VIE RÉELLE.

enfants d’Ignace Lavallée ; un enfant de Patrice Lavallée (sa femme a été recueillie expirante) un enfant de Paul Cardin.

Une autre femme du nom de Lavallée a été recueillie à demi-morte sur une épave, tenant deux enfants dans ses bras.

Sauf trois, toutes les maisons qui se trouvaient sur cette île ont été balayées par le vent et les flots et la plus grande partie des animaux, du grain, etc., etc., sont perdus.

île aux ours

Ignace Bergeron, Pierre St-Martin, François St-Martin, Joseph et Athanase Cardin ont perdu leurs maisons, granges, animaux, grains. On suppose que Pierre Plante s’est noyé ; on ne l’a pas revu.

île madame

Les nommés Bruno Ethier, Bélonie Cournoyer, Joseph Cardin et Athanase Cardin ont perdu leurs maisons, granges, animaux, grains, etc. Bruno Ethier avait dans sa grange mille minots d’avoine.

Les autres habitants de ces îles ont plus ou moins soufferts ; nous n’avons pas encore de détails précis.

chenal du moine

On compte soixante-onze maisons, granges, etc., etc., qui ont été balayées par la tempête.

Un grand nombre d’animaux et une grande quantité de grain et d’effets sont aussi perdus, mais heureusement personne ne s’est noyé. Les habitants ont abandonné leurs maisons au commencement de la tempête et ils ont gagné les bois en canot.

île du pads

On rapporte que dix-sept bâtiments, tant maisons que granges, sont perdus, mais nous n’avons pu savoir positivement si ce nombre était correct.

Deux chalands remplis de monde ont été entraînés par le vent jusqu’au lac. Il n’y avait pas de provisions à bord, mais on n’a pas lieu de craindre qu’ils aient fait naufrage. Entre Berthier et Maskinongé on a lieu de craindre qu’il n’y ait eu de grands dégâts. Au village de Berthier on me mentionne deux ou trois bâtisses emportées.

On peut juger de l’émotion que tout cela a causé dans notre petite ville. Disons à l’honneur de nos concitoyens qu’ils ont rivalisé de zèle pour venir au secours des malheureux.

Depuis le maire jusqu’au plus pauvre électeur, tous ont compati aux souffrances de ces pauvres gens et ont fait leur possible pour leur venir en aide. Et quel cœur aurait pu demeurer froid à la vue de ces pauvres femmes, arrivant ici avec un ou deux enfants dans les bras, demandant leurs maris et leurs parents, le désespoir point sur la figure et à demi-mortes de misère ! Aussi nos concitoyens ont-ils rivalisé de zèle, de dévouement et de charité. C’est à qui donnerait l’hospitalité à ces pauvres gens. Vers dix heures et demie, hier matin, grâce à la sollicitation de l’hon. juge Loranger, les principaux citoyens de Sorel se réunirent au Palais de Jus-