Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/100

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tesques, au fond du cœur vous ne pouvez vous défendre d’un de ces élans d’admiration que seuls peuvent exciter les plus beaux chefs-d’œuvre du génie humain !…

Après une pareille charge à fond de train, le commandant, le visage tout empourpré d’enthousiasme, s’arrêta un instant, pour jeter un coup d’œil à la ronde sur le front ennemi et pour jouir de l’effet qu’il avait produit. Ses petits yeux d’acier ne rencontrèrent que des ragards impassibles, froids comme glace.

Le premier ministre, nonchalamment accoudé sur la table, paraissait très sérieusement occupé à faire des moulinets avec un crayon entre ses doigts. Après un moment de silence, il se retourna vers le général et lui dit tranquillement :

— Et après ?… Ce n’est pas tout ?

— Non, monsieur, ce n’est pas tout, reprit l’Allemand sur un ton de plus en plus revêche. Sachez qu’au moment où je vous parle, la capitale de votre confédération, Ottawa, est aussi envahie par nos troupes !…

Ici, les ministres échangèrent un sourire à peine perceptible. Mais le général continuait.