Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/102

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que les plus forts légistes de la République d’à côté, consultés il y a quelques années sur ce que devraient faire les États-Unis dans le cas d’une invasion allemande au Canada, ont conclu ex cathedra qu’après avoir tourné et retourné en tous sens le célèbre message du président Monroe, ils n’y voyaient rien qui obligeât Washington à intervenir aussi longtemps qu’il n’y aurait pas prise de possession dans toutes les formes.[1]

Comme cette interprétation ne parut guère produire d’effet, le général crut devoir la développer.

— En d’autres termes, reprit-il, nos troupes pourraient mettre votre pays à feu et à sang, le gouverner même militairement, tant que le Reichstag n’en aurait pas formellement décrété l’annexion à l’Empire et notifié d’icelle les Puissances, les États-Unis régleraient leur attitude, non sur le point d’honneur et de droit continental consacré par cette vieille déclaration qui date de 1823, mais uniquement sur leur intérêt du moment. Or, il est bien connu que le

  1. Déclaration de l’ex-président Taft, en 1915.