Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/122

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suite, pour ne pas faire languir le lecteur, que, si Québec avait été pris par surprise, il n’en avait pas été de même pour le reste du pays.

Les communications télégraphiques n’avaient été rompues que localement, sur quelques points du vaste territoire qui s’étend au sud du Saint-Laurent. Montréal, Ottawa, à vrai dire tout le nord du fleuve, étaient restés intacts, et les chemins de fer de la rive nord continuaient à circuler librement, à l’exception d’un certain rayon autour de la vieille capitale.

Dès la veille au soir, les mouvements des envahisseurs avaient été notablement compromis par la découverte fortuite d’une cache d’armes et de munitions dans un endroit isolé non loin de la frontière. Ordre avait été immédiatement dépêché d’Ottawa dans toutes les directions d’armer les bataillons de milice volontaire et d’arrêter la circulation des voies ferrées venant des États-Unis.

Déconcertées, çà et là désorientées au premier moment, les bandes armées s’étaient reformées et concentrées sur divers points, et leurs rangs grossissaient à vue d’œil. Des villages de frontière avaient été ravagés, pillés, incendiés même.