Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
SIMILIA SIMILIBUS

La plus grande liberté est laissée à la folle du logis. D’érudits raconteurs comme Jules Verne ont devancé de cinquante ans au moins le génie des inventeurs ; des romanciers ont décrit le monde en l’an 2000 ; d’autres ont très sérieusement rendu compte de choses qui n’arriveront jamais. Ici, l’on présente au lecteur le récit de ce qui n’est pas arrivé, mais de ce qui pourrait arriver, mieux que cela, de ce qui arriverait certainement, si…

Mais n’anticipons pas. Tout ce qu’on demande au lecteur, c’est de biffer de sa pensée pour un moment, comme un mauvais rêve, comme le plus affreux des cauchemars, les scènes sanglantes qui désolent actuellement le Vieux Monde, et de se reporter à quelques années en avant : au jour — der Tag — que, sans le malencontreux coup de pistolet de l’étudiant Prinzip qui a si tragiquement brusqué les choses, la Pieuvre du Pan-Germanisme aurait attendu pour frapper le grand coup, car alors elle aurait cru avoir para-