Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/187

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Or, les Philémon et Baucis sont légion dans nos paisibles campagnes, avec cette petite différence qu’ils ont généralement beaucoup d’enfants. Le lecteur sera donc peut-être terrifié, mais non étonné, du sort qui leur était réservé dans la partie du pays temporairement occupée par les compatriotes de Goethe.

Ce sont ces derniers qui, pour l’occasion, font l’office de Méphistophélès, étant donné qu’ils ont à opérer sur une multitude de ménages à la Philémon, disséminés sur une assez vaste étendue de territoire.

Dans ces conditions, il fallait bien que le Diable, pour la bonne exécution des ordres supérieurs, se multipliât de manière à pouvoir entrer dans la peau de chacun des centaines d’Allemands qui allaient semer la grande Terreur dans un certain rayon autour de Québec pendant les lugubres journées dont nous avons à parler.

Nous ne le ferons pas du reste nous-même. Mieux vaut laisser la parole aux rapporteurs des commissions d’enquête qui eurent par la suite la triste mission de recueillir sur les lieux les