Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
244
SIMILIA SIMILIBUS

comme à Saverne, non plus que de maîtres d’école pour enseigner l’allemand aux enfants à coups de bâton comme en Pologne. Qu’il se commette chez nous des abus de pouvoir, hélas ! ce n’est que trop vrai. Mais c’est le propre de toute autorité, quand elle ne sent pas le frein, d’abuser de sa force et de l’exploiter outre mesure.

— Sous ce rapport, dit un des jeunes confrères de Belmont, l’une des têtes chaudes de la presse québecquoise, il ne manque pas d’Allemands par chez nous ; j’en connais qui ne seraient point fâchés d’introduire ici le régime de fer et de faire leurs petits Bismarck.

— Heureusement, reprit Paul, les minorités ont dans notre excellente constitution le frein qu’il faut pour morigéner les majorités quand celles-ci ruent trop fort. Ne confondons donc pas nos petites disputes locales, qu’on peut régler en famille, avec la guerre mondiale du Droit contre la Force. C’est le jour et la nuit. Comme groupe ethnique, l’élément de langue française en Canada est numériquement supé-