Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
246
SIMILIA SIMILIBUS

dont la rupture menacerait vos propriétés, attendriez-vous tranquillement qu’elle se rompe ? La digue en ce moment est de l’autre côté de l’Atlantique, à huit ou dix jours de distance. Si faute de bras elle se brisait, vous rendez-vous compte des conséquences ? Le Canada serait vite envahi…

— Et la Province de Québec serait la première à recevoir les coups, renchérit le journaliste anglais. C’est ça qui la vengerait d’Ontario !

— Bah ! fit un convive, il sera toujours temps de se défendre quand on sera attaqué.

— C’est ça, ricana Smythe, comme toujours comptez sur vos talents naturels. Continuez à tout savoir sans étudier. Sachez donc qu’un soldat ne s’improvise plus en un mois comme du temps de Napoléon. Les Français s’imposent trois ans de caserne pour tenir tête aux Boches, qui ont près de cinquante ans d’apprentissage. Et vous vous dites prêts, sans préparation ! Allons, vous n’êtes pas sérieux.

— Mais, objecta un autre, je lis tous les jours dans ma gazette que l’Angleterre est la première intéressée à défendre ses colonies ?