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IX
PRÉFACE.

celle qui forme l’appendice de ce recueil sans avoir les yeux mouillés.

Une traduction soigneusement revue et qui serre le texte de très-près, est placée cette fois, non en regard, mais au-dessus du breton, comme dans les éditions classiques. Je n’ai pas cru manquer de respect à ma langue maternelle en la traitant comme on traite celle de Virgile. Une vraie faute eût été d’en atténuer les trivialités dans une traduction d’une élégance menteuse. Mais aucun philologue n’ignore que si l’idiome breton est rustique, il n’est jamais grossier : on sent qu’il a passé par la bouche des mères.

Le commentaire dont chaque chanson est suivie offrait encore plus de difficultés que la traduction. Je me suis efforcé de le rendre digne d’une critique sérieuse et éclairée. J’ose espérer que les personnes vraiment versées dans l’histoire des idées et des faits chez les Bretons ne trouveront pas trop souvent la mémoire populaire de nos poètes en désaccord avec cette histoire, et ne se refuseront pas à reconnaître avec moi la vraisemblance de certains rapports historiques qu’un scepticisme outré a pu seul repousser. En tout cas, je n’ai cherché que la vérité. Quand on sait combien elle est belle, commode même, a dit l’illustre historien du Consulat et de l’Empire, car elle explique tout, on ne veut, on n’aime, on ne poursuit qu’elle, ou du moins ce qu’on prend pour elle.

Le même sentiment et le désir de répondre à des