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PRÉAMBULE


DE LA PREMIÈRE ET DE LA SECONDE ÉDITION.
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Les rois, les nobles et le clergé de France ont leur histoire : le tiers état, grâce aux travaux qui se poursuivent sous la direction de M. Augustin Thierry, ne tardera pas à avoir aussi la sienne ; justice aura été faite à tout le monde, excepté au peuple. D’où vient cet oubli ? Pourquoi ne s’est-on pas mis en peine de recueillir les matériaux de son histoire ? C’est qu’on ne se doutait probablement pas qu’il en eût une. Il est vrai qu’elle n’est guère enregistrée ni dans les Cartulaires, ni dans les Chroniques ; elle existe pourtant ; elle est consignée dans les poésies populaires et traditionnelles ; on n’avait qu’à les réunir. Voilà ce que nous aurions dû apprendre, il y a longtemps, des étrangers. Chose inouie ! l’Espagne a des recueils de chants populaires, imprimés depuis 1510 ; l’Italie a les collections de Guillaume Muller ; la Suède en a de Wolf, de Geyer et de Afzélius ; la Hollande, de Fallers-Leben et Lejenne ; la Bohême, de Hanker, la Russie, de Gœlze ; la Servie, de Vuk ; le Danemark, de MM. Grimm et Thièle ; l’Allemagne, de MM. Herder, Van der Hagen, Gœrres, Büsching, Erlach et Brentano ; l’Angleterre, de Percy, Warton, Ritson, Ellis, Jamieson, Brooke, Evan et Walter Scott ; la Grèce moderne, de M. Fauriel ; et nous, nous qui donnons si souvent l’impulsion