Et le voilà qui tressaille d’épouvante en jetant les yeux sur le foyer ;
En y voyant le barde Merlin assis, la tête penchée sur sa poitrine.
Voyant Merlin sur le foyer, il ne savait où fuir.
— Taisez-vous, mon enfant, ne vous effrayez pas ; il dort d’un profond sommeil ;
Il a avalé trois pommes rouges que je lui ai cuites sous la cendre ;
Il a mangé mes pommes ; voilà qu’il nous suivra partout. —
La reine demandait, de son lit, à sa camériste :
— Qu’est-il arrivé dans cette ville ? qu’est-ce que ce bruit que j’entends ?
Quand je suis éveillée si matin ; quand les colonnes de mon lit tremblent ?
Qu’est-il arrivé dans la cour, quand la foule y pousse des cris de joie ?
— C’est que toute la ville est en fête ; c’est que Merlin entre au palais ;
Avec lui une vieille femme, vêtue de blanc, et votre beau-fils à sa suite. —
Le roi l’entendit, et sortit, et courut pour voir.