Entre Lognez et le chevalier Lez-Breiz a été convenu un combat en règle.
Que Dieu donne la victoire au Breton, et de bonnes nouvelles à ceux qui sont au pays.
Le seigneur Lez-Breiz disait à son jeune écuyer, un jour :
— Éveille-toi, mon page ; et te lève ; et va me fourbir mon épée ;
Mon casque, ma lance et mon bouclier ; que je les rougisse au sang des Gaulois (des Franks).
Avec l’aide de Dieu et de mes deux bras, je les ferai sauter encore aujourd’hui !
— Mon bon seigneur, dites-moi : n’irai-je pas au combat à votre suite ?
— Que dirait ta pauvre mère, si tu ne revenais pas à la maison[1] ?
Si ton sang venait à couler sur la terre, qui mettrait un terme à sa douleur ?
— Au nom de Dieu ! seigneur, si vous m’aimez, vous me laisserez aller au combat.
- ↑ Lez-Breiz semble ici faire un retour sur lui-même, et se souvenir de sa propre mère morte de chagrin en ne le voyant pas revenir au manoir. (V. le chant 1er.)