— Est-ce que tu viens seul au combat ? — Je ne viens pas au combat seul ;
Au combat seul je ne viens pas, sainte Anne est avec moi.
— Moi, je viens de par mon roi t’ôter la vie.
— Retourne sur les pas ! va dire à ton roi que je me moque de lui comme de toi,
Que je me moque de lui comme de toi, comme de ton épée, comme des tiens.
Retourne à Paris, au milieu des femmes, y porter tes babils dorés ;
Autrement, je rendrai ton sang aussi froid que le fer ou la pierre.
— Chevalier Lez-Breiz, dites-moi : en quel bois avez-vous été mis au jour ?
Le dernier valet de ma suite ferait sauter votre casque de dessus votre tête. —
A ces mots, Lez-Breiz tira sa grande épée :
— Si tu n’as pas connu le père, je te ferai bien connaître le fils ! —
Le vieil ermite du bois, debout sur le seuil de sa cabane, parlait ainsi amicalement à l’écuyer de Lez-Breiz :
— Vous courez bien vite à travers le bois ! votre armure est souillée de fange et de sang.