Venez, mon enfant, dans mon ermitage ; venez vous reposer et vous laver.
— Ce n’est pas le moment de se reposer et de se laver, mais, certes, de trouver une fontaine ;
De trouver de l’eau par ici pour mon jeune maître, tombé au combat, épuisé de fatigue ;
Treize guerriers tués sous lui ; le chevalier Lorgnez tué tout le premier !
Et moi, j’en ai abattu autant ; les autres ont pris la fuite. —
Il n’eût pas été Breton dans son cœur, celui qui n’aurait pas ri de tout son cœur.
En voyant l’herbe verte rougie du sang des Gaulois maudits.
Le seigneur Lez-Breiz, assis auprès, se délassait en les regardant.
Il n’eût pas été chrétien dans son cœur, celui qui n’eût pas pleuré à Sainte-Anne,
En voyant l’église mouillée de larmes qui tombaient des yeux de Lez-Breiz,
De Lez-Breiz pleurant, à genoux, en remerciant la vraie patronne la Bretagne.
— Grâces vous soient rendues, ô mère sainte Anne ! C’est vous qui avez gagné cette victoire ! —