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LE TRIBUT DE NOMÉNOË.


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ARGUMENT.


Noménoë, le plus grand roi que la Bretagne ait eu, poursuivit l’œuvre de la délivrance de sa patrie, mais par d’autres moyens que ses prédécesseurs. Il opposa la ruse à la force ; il feignit de se soumettre à la domination étrangère, et cette tactique lui réussit pour arrêter un ennemi dix fois supérieur en nombre. L’empereur Charles, dit le Chauve, fut pris à ses démonstrations d’obéissance. Il ne devinait pas que le chef breton, comme tous les hommes politiques d’un génie supérieur, attendait prudemment. Quand vint le moment d’agir, Noménoë jeta le masque ; il chassa les Franks au delà des rivières de l’Oust et de la Vilaine, recula jusqu’au Poitou les frontières de la Bretagne, et, enlevant à l’ennemi les villes de Nantes et de Rennes, qui, depuis, n’ont jamais cessé de faire partie du territoire breton, il délivra ses compatriotes du tribut qu’ils payaient aux Franks (841).

La tradition raconte de la manière suivante l’événement qui détermina ce grand acte d’indépendance.

Je tiens le chant de Joseph Floc’h, cultivateur, du village de Kergerez, dans les montagnes.