Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/347

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



L’ÉPOUSE DU CROISÉ.


______


ARGUMENT.


A deux lieues de la jolie petite ville de Quimperlé, qui semble flotter sur les eaux d’Isol et d’Ellé, comme une corbeille de feuillage et de fleurs sur un étang, on trouve, en allant vers le nord, le gros village du Faouet. Les anciens chefs de ce nom, branche cadette de la noble et antique famille bretonne des Goulenn, ou Goulaine, selon l’orthographe vulgaire, tiennent une assez grande place dans l'histoire de Bretagne, et la poésie populaire les a pris pour sujet de plusieurs de ses chants. Un d’eux, partant pour la terre sainte (1096), confia sa femme aux soins de son beau-frère : celui-ci promit d’avoir pour elle tous les égards dus à son rang ; mais à peine les croisés eurent-ils quitté le pays, qu’il essaya de la séduire. N’ayant pu y réussir, il la chassa ignominieusement de chez lui, et l’envoya garder ses troupeaux. C’est ce que nous apprennent une vieille tradition et une ballade très-répandue.