La jeune épouse de Saint-Malo pleurait, hier à sa fenêtre élevée :
— Hélas ! hélas ! je suis perdue ! mon pauvre rossignol est tué !
— Dites-moi, ma nouvelle épouse, pourquoi donc vous levez-vous si souvent,
Si souvent d’auprès de moi, au milieu de la nuit, de votre lit,
Nu-tête et nu-pieds ? Pourquoi vous levez-vous ainsi ?
— Si je me lève ainsi, cher époux, au milieu de la nuit, de mon lit,
C’est que j’aime à voir, tenez, les grands vaisseaux aller et venir.
— Ce n’est sûrement pas pour un vaisseau que vous allez si souvent à la fenêtre ;
Ce n’est point pour des vaisseaux, ni pour deux, ni pour trois,
Ce n’est point pour les regarder, non plus que la lune et les étoiles.
Madame, dites-le-moi, pourquoi chaque nuit vous levez-vous ?