Aller au contenu

Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 1.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Bonne santé, jeune fille ; êtes-vous fiancée ? —

Et moi (que j’étais enfant et sotte !), je répondis : — Je n’en sais rien.

— Etes-vous fiancée ? Dites-le-moi, je vous prie. — Sauf votre grâce, cher sire ; je ne suis point encore fiancée.

— Eh bien, prenez ma bague d’or, et dites à votre belle-mère que vous êtes fiancée à un chevalier qui revient de Nantes ;

Qu’il y a eu un grand combat ; que son jeune écuyer a été tué, là-bas ; qu’il a été lui-même blessé au flanc d’un coup d’épée ;

Que, dans trois semaines et trois jours, il sera guéri, et qu’il viendra au manoir, gaiement et vite, vous chercher. —

Et elle courut aussitôt à la maison, et regarda l’anneau :

c’était l’anneau de son frère de lait qu’elle tenait à la main !


II.


Il s’était écoulé une, deux, trois semaines, et le jeune chevalier n’était pas encore de retour.

— Il faut vous marier ; j’y ai songé dans mon cœur, et vous j'ai trouvé, ma fille, un homme comme il faut.

— Sauf votre grâce, ma belle-mère, je ne veux d’autre mari que mon frère de lait, qui est arrivé.

m’a donné mon anneau d’or de noces, et viendra bientôt, gaiement et vite, me chercher.

— Taisez-vous, s’il vous plaît, avec votre anneau d’or de noces, ou je prendrai un bâton pour vous apprendre à parler.

Bon gré, mal gré, vous épouserez Jobik Al-loadek, notre jeune valet d’écurie.