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L’HERMINE.


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ARGUMENT.


La ballade allégorique connue sous le nom de Chanson à danser de l’Hermine, est un des plus singuliers monuments nationaux de la poésie armoricaine. Trois animaux y figurent : un loup, un taureau et une hermine. Le loup, Guillaume, poursuit Jean, le taureau ; Catherine, l’hermine, spectatrice du combat, les excite du bord de son trou, et fait des vœux pour qu’ils s’entre-tuent. Guillaume le Loup, c’est le parti français de Charles de Blois (comme on l’a vu plus haut, le nom de ce prince signifie loup en breton) ; Jean le Taureau, c’est le parti anglais de Jean de Montfort, c’est John Bull ; l’Hermine enfin, c’est le peuple breton.

J’avais recueilli la pièce de la bouche de petits enfants, qui la chantaient, en dansant, aux faubourgs de Châteauneuf-du-Faou, et je n’y attachais pas grande importance, lorsque M. le comte de Blois de la Calande, avec la sagacité qui lui est particulière, me donna l’explication qu’on vient de lire.