Ils demandent où je suis restée avec mon pot au lait caillé.
— Vous allez sortir à l’instant ; quand votre pot au lait sera prêt ;
On s’en occupe, Marguerite ; venez voir à la laiterie. —
En franchissant le seuil du château, la jeune fille tressaillit ;
La pauvre petite devint blanche comme la neige, quand la porte se ferma derrière elle.
— Ma mignonne, n’ayez pas peur, je ne vous ferai aucun outrage.
— Si vous ne songez pas à m’outrager, pourquoi changez-vous de couleur ?
— Si je change de couleur, c’est que l’air du matin est vif.
— Ce n’est point, seigneur, l’air vif du matin, c’est le mauvais vouloir qui vous fait pâlir.
— Taisez-vous, petite sotte ! venez au fruitier choisir un fruit. —
Quand ils furent dans le fruitier elle prit une pomme rouge :
— Seigneur Rojerson, donnez-moi, s’il vous plaît, un couteau ;
Donnez-moi un couteau pour peler ma pomme.
— Si vous désirez un couteau, allez à la cuisine , et vous en trouverez un ;