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XXX


LE VASSAL DE DU GUESCLIN.


( Dialecte du Léon. )


I.


Un grand château s’élève au milieu des bois de Mael, une eau profonde l’entoure ; à chaque angle se dresse une tour ;

Dans la cour d’honneur est un puits rempli d’ossements, et le monceau devient chaque nuit de plus en plus haut.

Sur la barre du puits s’abattent les corbeaux, et ils descendent au fond, pour y chercher pâture, en croassant joyeusement.

Le pont du château facilement tombe, mais encore plus facilement se lève ; quiconque entre ne sort plus.


II.


A travers la terre des Anglais, chevauchait un noble écuyer ; un jeune voyageur appelé Jean de Pontorson.

Comme il passait le soir près de leur forteresse, il demanda l’hospitalité au chef des sentinelles.

— Descendez, cavalier, descendez et entrez au château, et mettez à l’écurie votre cheval roux ;

Il mangera de l’orge et du foin tout son soûl, tandis que vous souperez à table avec nous. —

Or, tandis qu’il soupait à table avec les hommes. d’armes, ils ne parlèrent pas plus que s’ils eussent été muets.

Seulement ils dirent à une jeune fille : — Montez, Biganna, pour faire le lit du seigneur chevalier que voilà. —

Quand vint l’heure de s’aller coucher, le jeune cavalier alla se reposer.