Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


La statue du marquis de Mesle se voit encore dans le reliquaire de Landelo, à quelques lieues de Carhaix : il était petit, gros et laid ; on lui a donné la chevelure bouffante et l’armure d’un seigneur du temps de Louis XIII. Près de là s’élèvent ses trois piliers de justice ; plus loin, on aperçoit les ruines de son château : des paysans l’ont acheté et l’occupent aujourd’hui. Il a dû être beau, mais peu fort ; sa position sur le sommet d’une montagne, au-dessus d’une rivière, est d’un effet pittoresque ; le bâtiment principal a été en partie démoli. Les jardins d’alentour sont incultes et couverts de ronces, de digitales, d’aubépines, et de vieux bouquets de buis, peut-être contemporains de l’héritière ; les avenues et les bois ont été coupés.

On a oublié, dans le pays, Marie de Keroulaz et ses malheurs ; on ne se souvient que du marquis, de son avarice et de sa lâcheté. Kerthomaz et Salaün ont laissé des souvenirs tout différents.

Il y a peu d’années, je vis passer, sur le chemin de Quimper à Douarnenez, un grand paysan de bonne mine, d’une quarantaine d’années, portant les larges braies plissées du canton et de longs cheveux blonds flottants ; frappé de son air distingué, je demandai son nom : c’était le dernier marquis de Keroulaz.


______