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« Au pays de Léon, en face de l’île Verte, jadis ils descendirent aussi ; ils répandirent tant de sang, que la mer bleue en devint rouge.

« Il n’y a pas, en Bretagne, une butte, pas un tertre qui ne soient faits de leurs ossements, que les chiens et les corbeaux se sont disputés, que la pluie et les vents ont blanchis. » —

Les archers d’Angleterre, en entendant ces chants, restèrent immobiles d’étonnement ; si belles étaient la mélodie et les paroles, qu’ils semblaient charmés.

— Archers d’Angleterre, dites-moi, vous êtes donc las, que vous vous arrêtez ?

— Si nous nous arrêtons, nous ne sommes point las ; nous sommes Bretons comme ceux-ci. —

Ils n’avaient pas fini de parler : — Nous sommes trahis ! fuyons, soldats ! —

Et les Anglais de s’enfuir au plus vite vers leurs vaisseaux : mais il n’en échappa que trois.


III.


En cette année mil sept cent cinquante-huit, le second lundi du mois de la paille blanche (septembre), les Anglais ont été vaincus dans ce pays.

En cette année, comme devant, ils ont été mis au pas. Toujours comme la grêle dans la mer, (fondent) les Anglais en Bretagne.

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