Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/199

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— Calmez-vous, ma mère, n’ayez pas peur ; c’est moi le fils que vous avez mis au monde, qui suis venu encore une fois pour vous voir : j’ai perdu la bénédiction de ma mère.

— Ton cheval est noir, tu es noir toi-même ; sa crinière est si rude, qu’elle piquerait ; je sens une odeur de cornes brûlées ; maudit soit mon fils Skolan !

— Je suis venu ici sur le cheval du diable, je m’en vais avec lui en enfer ; je m’en vais brûler en enfer, si vous ne consentez à me pardonner.

— Comment pourrais-je te pardonner ? Grande est l’offense que tu m’as faite : tu as mis le feu dans ma boulangerie, et brûlé dix-huit bêtes à cornes.

— Hélas ! ma mère, je sais que je l’ai fait par méchanceté et par malheur ; mais, puisque Dieu me fait miséricorde, ma mère, pardonnez-moi aussi !

— Comment pourrais-je te pardonner ? Grande est l’offense que tu m’as faite : tu as outragé trois de tes sœurs, tu as tué ma nièce Morised !

— Ma mère, je sais que je l’ai tuée, hélas ! par méchanceté et par malheur ; mais, puisque Dieu me fait miséricorde, ma mère, pardonnez-moi aussi !

— Comment pourrais-je te pardonner ? Grande est l’offense que tu m’as faite : tu m’as perdu mon petit livre, mon plaisir en ce monde.