Quand tu as substitué la loi des démons à la loi de Dieu, quand tu as tué les prêtres, les nobles et le roi.
Quand tu as tué la reine, et fait rouler à terre sa tête, avec la tête blonde d’Élisabeth, la sainte dame, sa sœur ;
Quand tu as jeté dans un cachot infect le fils du roi, pauvre enfant, et quand tu l’y retiens captif dans la boue et la fange à pourrir et à mourir.
Voile ton front, soleil béni, à la vue de crimes dignes des esprits de l’enfer !
Adieu ! Jésus et Marie ; vos statues ont été brisées ; elles ont servi aux bleus à paver les rues des villes.
Adieu ! fonds du baptême, où nous avons trouve jadis la force de souffrir Va mort plutôt que le joug des méchants.
Adieu ! cloches saintes, qui chantiez sur nos têtes ; nous ne vous entendrons plus nous appeler à l’église les dimanches et les jours de fêtes.
Adieu ! cloches de nos paroisses, hélas ! on a enlevé le baptême à vos fronts ; les hommes des villes, hélas ! vous ont fondu pour se faire des sous.
Adieu ! ô jeunes gens qu’on appelle à l’armée, où l’on perd à la fois l’âme et la vie.
— Au revoir, mon fils, au revoir dans la vallée de Josaphat : quand tu seras hors de la Bretagne, qui protégera ton père !
Quand les hommes des villes envahiront ma demeure, on m’entendra dire : « Si mon fils était ici, il me défendrait. »
— Viens dans les bras de ta vieille mère qui t’a porté, mon enfant ; viens sur le sein qui t’a nourri, mon pauvre cher fils, avant que je meure.