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— Ce ne sont point les traces d’un lièvre ; les traces d’un renard, je ne dis pas.

Et ils suivirent les traces :

— Voici toujours un vieux chapeau !

Il est blanchi par la gelée ; je crois que c’est le chapeau de Iann Marek.

— Est-ce là le chapeau de votre père, Lorans ?

— Le chapeau de mon père ? non, en vërité ! —

Et ils revinrent aux bois tous deux, et ils trouvèrent des braies.

Des braies, plus loin, au milieu des bois, toutes déchirées et tachées de sang :

— Ce sont ses braies ! c’était bien son chapeau ! —

Et Loéiz Pilorsin courait devant.

(Or, un vieux corbeau croassait, au haut d’un arbre, au coin du bois. )

Et tout à coup Loéiz pousse un cri d’épouvante :

— Mon Dieu ! le voilà ! —


III.


Iann Marek était couché dans la neige, la face contre terre ; Ses deux mains étaient jointes sur sa tête ; ses cheveux blancs épars sur ses yeux.

Son ventre et sa poitrine, jusqu’au creux de son cœur, avaient été dévorés par les loups ;

Son front seul avait été respecté, par la vertu du baptême.