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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Les Bretons gallois du midi ont conservé, comme ceux de quelques cantons de la Bretagne française, l’usage de semer de fleurs la couche des jeunes filles qui meurent dans le mois de mai ; cet usage doit donc remonter au cercueil des vierges celtiques. Un barde moderne y fait allusion :

« Son lit funèbre, blanc comme la neige de la montagne, fut jonché de fleurs suaves : ces preuves de sincère amour, arrosées de larmes, l’accompagnèrent dans la tombe. »

Tous les ans, au retour du printemps, les amies de celle qui a vécu ce que vivent les roses lui portent de nouvelles guirlandes. Shakspeare, auquel les traditions et les coutumes bretonnes fournirent plus d’un vers charmant, a enchâssé ce dernier trait, comme un joyau de prix, dans son poëme sur le Gallois Kymbeline :

« Tant que dureront les beaux jours et tant que je vivrai, je viendrai fidèle parfumer ta tombe des plus belles fleurs de l’été : la fleur qui ressemble à ce qu'était ton visage, pâle prime-rose, ne te manquera pas ; ni l'arabella, azurée comme étaient tes veines, ni la feuille de l’églantier fleuri, moins embaumé que n’était ta suave haleine. »