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VI


CHANT DE LA FÊTE DE JUIN.


( Dialecte de Cornouaille. )



L’ANCIEN PATRON.


Bonjour à vous, ma belle commère, bonjour à vous ; c’est un amour sincère qui m’amène ici.


L’ANCIENNE PATRONNE.


Ne pensez pas, jeune homme, que je sois votre fiancée, pour une bague d’argent que j’ai reçue de vous.

Reprenez votre bague d’argent et emportez-la ; je n’ai plus d’amour ni pour vous ni pour elle.

Il a été un temps, mais ce temps est passé pour moi, où, pour un sourire, je donnais mon cœur.

Mais voilà que le temps me vient chercher querelle, me sourira qui voudra, je ne rirai plus.


L’ANCIEN PATRON.


Autrefois, quand j’étais jeune homme, je portais trois rubans, un vert, un bleu, et un troisième, qui était blanc.

Le vert, je le portais en l’honneur de ma commère ; car je l’aimais dans mon cœur, et bien sincèrement.

Le blanc, je le portais à la face du soleil et de l’aurore, en signe de l’amour pur qui était entre elle et moi.