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VII


CHANSON D’AIRE NEUVE.


( Dialecte de haute Cornouaille. )



Les miens étaient allés à l’aire neuve ; et moi d’aller aussi avec eux, à la fête !

Ils étaient allés à une aire neuve, au manoir ; ce n’est pas moi qui serais resté à la maison !

Les jeunes garçons n’y manquaient point, croyez-le, ni les jolies filles non plus.

Mon cœur bondissait d’entendre les sonneurs sonner.

Alors je vis danser une jeune fille. Elle était aussi éveillée qu’une tourterelle ;

Ses yeux brillaient comme des gouttes de rosée sur une fleur d’épine blanche, à l’aurore,

Et ils étaient bleus comme la fleur du lin ; ses dents aussi belles que des pierres fines ;

Son air vif et joyeux ; et elle de me regarder,

El moi de la regarder, et moi d’aller, un peu après, l’inviter,

L’inviter pour un jabadao, et nous voilà en danse !

Comme nous dansions, je pressai sa petite main blanche ;