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LA FÊTE DES PATRES.


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ARGUMENT.


Comme l’âge mûr et la jeunesse, l’enfance a sa fête en Bretagne ; elle se célèbre à la fin de l’automne, et se nomme la Fête des Pâtres.

Les parents amènent leurs enfants des deux sexes, de neuf à douze ans, au lieu du rendez-vous, qui est, en général, la lande la plus vaste de la paroisse, celle où les petits pâtres mènent d’ordinaire leurs troupeaux. Chacun porte avec soi du beurre, des vases de lait, des fruits, des crêpes, des gâteaux, tout ce qui peut flatter davantage le goût des enfants ; on étend une nappe blanche sur la bruyère, et on leur sert une belle collation. A la fin du repas, quelque vieillard leur chante une chanson morale fort connue, appelée la Leçon des Enfants ; puis ils dansent jusqu’au coucher du soleil sous les yeux de leurs parents, avec lesquels ils reviennent alors en répétant eux-mêmes un autre vieux chant intitulé le Alikè, ou l’Appel des Pâtres. La première chanson est tellement répandue, que les nourrices des châteaux, même dans la partie de la Bretagne oùron parle français, apprennent aux enfants à dire, après leurs prières, quelques-uns des enseignements qu’elle contient. La voici ; je le fais suivre du Aliké : mais l’écho des montagnes leur manque à tous les deux.