Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/365

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par malheur, elle a la lèpre ; et lorsqu’elle se présente chez le père de son amoureux, et, qu’elle dit : « Donnez-moi un siège pour m’asseoir, et un linge pour m’essuyer le front, car votre fils m’a promis de me prendre pour femme, » le vieillard assis au coin du feu lui répond d’un ton railleur : « Soit dit sans vous fâcher, la belle, vous vous abusez : vous n’aurez point mon fils, ni vous, ni aucune fille de lépreux comme vous ! » Marie sort en pleurant et jure de se venger. En effet, elle se fend un doigt, et avec son sang elle donne la lèpre à quatorze personnes de la famille qui l’a repoussée, et son jeune amoureux en meurt.

La pièce suivante est moins tragique ; elle nous a conservé les touchantes et poétiques doléances d’un pauvre clerc atteint de la lèpre, et qui se voit délaissé par la jeune fille qu’il aime.