Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/377

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Et une coiffe plus blanche que neige, que vous ne lui avez pas donnée,

Et un corset de velours noir, galonné d’argent blanc ;

Elle avait au bras une corbeille, pleine de fruits, si dorés et si beaux !

De fruits du jardin du manoir, ô tailleur! avec de fines fleurs par-dessus.

Et elle se mirait dans la rivière, et vraiment elle n’était ni laide ni à dédaigner !

Et elle ne faisait que chanter : — Je voudrais être meunière ;

Je voudrais bien être meunière, meunière du jeune baron. —

— Meunier, ne vous moquez pas de moi ; rendez-moi ma jolie Fantik.

— Quand vous me donneriez cinq cents écus, vous n’auriez point votre Fantik,

Vous n’aurez point votre Fanchon ; elle restera dans le moulin du baron ;

Votre Fantik point vous n’aurez : je lui ai mis mon anneau au doigt ;

Elle restera dans le moulin du seigneur Hévin qui est un parfait chrétien d’homme ! —

Que les garçons meuniers sont fort gais! ils ne faisaient plus que chanter ;

Ils chantaient et sifflaient toujours :
— Des crêpes et du beurre, c’est bon !