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Adieu, nos saints et nos saintes ; nous ne viendrons plus vous rendre visite ;

Adieu, patron de notre paroisse ; nous sommes sur le chemin de la misère. —

Les jeunes hommes de Plouié ont dit : — Taisez-vous, jeunes filles, ne pleurez pas.

Que vous n’ayez vu le sang de chaque laboureur couler sur le seuil de sa porte,

Que vous n’en ayez vu couler la dernière goutte ; mais le sang des Français d’abord ! —

L’archer, en entendant ces mots, sauta vite à bas de la croix ;

Il ne savait où chercher un refuge ; il allait comme un homme qui a perdu la tête ;

Il s’élança dans l’ossuaire, parmi les ossements des Bretons.

Mais écoutez l’espèce de prodige : les ossements s’agitent comme des personnes vivantes ;

Elles se dressent droit, avec ensemble, autour de l’archer, sur leurs pieds ;

El le voilà écrasé et enseveli sous elles.


III.


Les jeunes hommes de Plouié disaient : — Allons prendre nous-mêmes des informations sur ce qui nous regarde. —

Arrivés à Quimper, ils demandèrent à parler à leurs maîtres.