Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/399

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Quaml j’aurais autant de mille écus qu’en a le marquis de Pontcalec ; quand j’aurais une mine d’or, sans la jeune fille, je serais pauvre.

Quand même il croîtrait au seuil de ma porte, au lieu de verte fougère, des fleurs d’or ; quand j’en aurais plein mon courtil, peu m’importerait sans ma douce.

Chaque chose a sa loi ; l’eau coule de la fontaine ; l’eau descend au creux du vallon ; le feu s’élève et monte au ciel ;

La colombe demande un petit nid bien clos ; le cadavre une tombe, l’âme le paradis ; et moi votre cœur, chère amie.

J’irai tous les lundis matin, sur mes deux genoux, à la croix du chemin ; j’irai à la croix nouvelle, en l’honneur de ma douce amie.


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