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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Quoi de plus frais, de plus délicat, de plus chaste et de plus suave que ces chants d’amour ? l’expression en est mélancolique et douce ; elle emprunte au ciel, a la nature, aux fleurs des bois la variété de ses vives couleurs. Ce pauvre clerc qui chante la jeune fille qu’il aime, et qu’une poignante pensée empêche de fermer l’œil, comme l’épine tient réveillé l’amoureux rossignol perché sur un buisson, n’est-il pas charmant ? Cet autre qui, lorsque la colombe demande un nid bien clos, le cadavre la tombe et l’âme le Paradis, demande, lui, le cœur de sa bien-aimée, n’est-il pas arrière-neveu de Pétrarque ou de Dante ? Ce testament de jeune fille, si coquet et si triste, ne fait-il pas à la fois sourire et pleurer ?