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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/417

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Ronan en eut pitié, et pria Dieu pour lui : — Seigneur Dieu ! je vous prie, faites que le mouton ne soit pas étranglé ! —

Sa prière n’était pas finie, que le mouton avait été déposé, sans aucun mal, sur le seuil de la porte, aux pieds de Ronan et du pauvre paysan.

Depuis ce jour, le cher homme venait souvent le voir ; il venait avec grand plaisir l'entendre parler de Dieu.

Mais il avait une épouse, une méchante femme, nommée Kéban, qui prit en haine Ronan, au sujet de son mari. Un jour elle vint le trouver, et l’accabla d’injures : — Vous avez ensorcelé les gens de ma maison, mon mari aussi bien que mes enfants :

Ils ne font tous que vous rendre visite, et mon ménage en souffre. Si vous ne faites pas plus d’attention à mes paroles, vous aurez beau dire, vous me le payerez ! —

Alors elle forma le projet d’opprimer l’homme de Dieu, et elle alla trouver le roi Gradlon, de l’autre côté de la montagne :

— Seigneur roi, je viens vous demander justice : ma petite fille a été étranglée ; c’est Ronan qui en a fait le coup, au bois de Névet ; je l’ai vu se changer en loup. —