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II.


Enora fut bien surprise, le lendemain matin à son réveil, demandant ce qui était arrivé et ce qu’était devenu son mari.

Comme l’eau coule dans les ruisseaux, les larmes coulaient de ses yeux, délaissée qu’elle était, hélas ! par son ami et son époux.

Elle pleura pendant toute la journée, sans trouver de consolation à son âme ; la nuit elle pleura sans que l’on pût la consoler.

Enfin elle s’endormit de lassitude, et eut un songe. Elle vit son mari debout près d’elle, beau comme l’aurore,

Et il lui disait : — Suivez-moi, si vous voulez ne pas perdre votre âme ; suivez-moi dans la solitude pour travailler à votre salut. —

Et elle de répliquer dans son sommeil : — Je vous suivrai, mon ami, où vous voudrez ; je me ferai religieuse pour travailler à mon salut. —

Les vieillards ont dit comment les anges la portèrent, endormie dans leurs bras, par delà la grande mer, et la déposèrent sur le seuil de l’ermitage de son mari.