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Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/437

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LA TOUR D’ARMOR,


OU


SAINTE AZÉNOR.


______


ARGUMENT.


On ne sait absolument rien d’historique sur Azénor, sinon qu’elle eut pour père Audren, chef des Bretons armoricains, mort vers l’an 464, et pour fils Budok, que la tradition populaire a canonisé, comme sa mère. L’ancien bréviaire de Léon, dans l’office qu’il lui a consacré, fait naître le saint d’un comte de Goélo. Il est très-honoré en basse Bretagne, particulièrement sur les côtes : on y célèbre tous les ans sa fête avec une grande solennité ; les mariniers, dont il est le patron, chantent sa poétique légende, pour se préserver de la tempête, et en se rendant au pardon. Cette légende doit être très-ancienne, car elle a la forme rhythmique de certaines pièces de Lywarc’h-ben, barde gallois du sixième siècle, forme que n’offre, à ma connaissance, aucun autre poëme armoricain.

La strophe, qui est de quatre vers de huit pieds, rimant deux par deux, présente régulièrement à la fin du premier vers deux pieds de surérogation sans rime. Tout dans la pièce, langue, costumes, mœurs et usages, offre un caractère d’antiquité parfaitement en harmonie avec cette forme singulière.