Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/459

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Vous serez éveillée toujours ; mais moi, hélas ! je dormirai ! au moins ne m’oubliez pas, et hâtez l’heure du retour.

Mais comment êtes-vous, dites-moi ? Vous paraissez si gaie, et moi je suis si triste !


L'AME.

J’ai échangé des ronces contre des roses, et du fiel amer contre du miel savoureux. —

Alors, gaie et vive comme une alouette, l’âme monte, monte, monte encore vers le ciel.

Une fois arrivée, elle frappe à la porte, et demande à entrer à monseigneur saint Pierre.


L'AME.

O vous, seigneur saint Pierre, vous qui êtes si bon, vous me recevrez, n’est-ce pas, dans le paradis de Jésus ?


SAINT PIERRE.

Oui, tu seras reçue dans le paradis de Jésus, car lorsque tu étais au monde, tu l’as reçu dans ta maison. —

L’àme, au moment d’entrer, détourne encore la tête, et voit son pauvre corps, comme une taupinée.


L'AME.

Au revoir, mon corps, et merci. Au revoir, au revoir, dans la vallée de Josaphat.

J’entends des concerts d’harmonie, tels que je n’en entendis jamais ; les nuages fuient, le jour brille ;

Me voilà fleurissant comme un rosier au bord du ruisseau de la vie, dans le jardin du paradis.


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