Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/47

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Si ma sœur venait me voir, elle consolerait mon cœur. —

Penfentenio, l’ayant entendu, partit aussitôt pour Quimper.

Il y a cent trente lieues, à peu près, de Paris à Bodinio ;

Cependant il les fit, l’enfant de Cornouaille, en deux nuits et demie et un jour.

Quand il entra dans la salle de Bodinio, elle rayonnait de l’éclat des lumières ;

La dame donnait à souper à la haute noblesse du pays ;

Elle tenait à la main une coupe de madre pleine de vin rouge d’excellente grappe ;

— Gentil page de Cornouaille, quelles nouvelles apportes-tu,

Quand tu es aussi pâle que la feuille du chardon, et aussi essoufflé qu’un chevreuil aux abois.

— Les nouvelles que j’apporte, madame, vont jeter le trouble dans votre cœur ;

Elles vont vous faire soupirer et pleurer vos yeux :

Votre pauvre petit frère est en danger, s’il en fut jamais en ce monde ;

En grand danger de perdre la vie par les ordres du seigneur roi.

Si vous veniez le voir, madame, vous consoleriez son cœur, —