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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Cela fait frémir : l’imagination de Michel-Ange n’est pas allée plus loin : et, pour que rien ne manque à la réalité du tableau, certains passages poussent l’horreur jusqu’au dégoût, comme ces mystérieux recoins du Jugement dernier du peintre italien. Qu’on se rappelle maintenant que ce cantique est chanté fréquemment par des chrétiens de tout âge en Bretagne. Quel trouble, quel terreur profonde ne doit-il pas jeter dans l’âme des enfants, des jeunes filles et des vieillards ! Mais, ainsi que je l’ai remarqué, le paysan breton ne recule pas d’effroi devant les peintures sombres ; la tournure de son esprit l’y invite au contraire, et son calme intérieur n’en est point troublé. J’ai dit aussi précédemment que la pièce était tronquée dans les versions imprimées : croirait-on, par exemple, qu’en son adorable simplicité, un de ces naïfs protes franco-bretons, comme il y en a plusieurs, a reculé d’effroi devant la sublime clef perdue de l’enfer, et qu’il l’a remplacée par une cheville de sa façon ?


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