Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/49

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En entendant prononcer ces paroles, la pauvre dame fut si troublée,

Elle fut si troublée, qu’elle laissa échapper la coupe qu’elle tenait à la main,

Et en répandit le vin sur la nappe : Seigneur Dieu ! quel fatal présage !

— Alerte ! palefreniers ! alerte ! douze chevaux ! et partons !

Quand j’en devrais crever un à chaque relai, je serai cette nuit à Paris, cette nuit !

Quand j’en devrais crever un à chaque heure, je serai cette nuit près de mon frère. —


III.


Le petit page du roi disait, en montant le premier degré de l'échafaud :

— Peu m’importerait de mourir, n’était loin du pays, n’était sans assistance !

N'était loin du pays, n’était sans assistance, n’était une sœur que j’ai en basse Bretagne !

Elle demandera chaque nuit son frère, elle demandera son petit frère à chaque heure. —

Le petit page du roi disait, en montant le second degré de l'échafaud :

— Je voudrais, avant de mourir, avoir des nouvelles de mon pays,

Avoir des nouvelles de ma sœur, de ma chère petite sœur ! sait-elle ? —