Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et le sang jaillit sur son voile qu’il rougit du haut jusqu’au bas.


IV.


— Je vous salue, roi et reine, puisque vous voilà réunis dans votre palais :

Quel crime a-t-il commis, que vous l’avez décapité ?

— Il a joué de l’épée sans l’agrément du roi ; il a tué le plus beau de ses pages.

— On ne tire pas ainsi l’épée, je suppose, sans avoir des raisons.

— Il a eu ses raisons, c’est clair, comme l’assassin a les siennes.

— Des assassins ! nous ne le sommes pas, sire, pas plus qu’aucun gentilhomme de Bretagne,

Pas plus qu’aucun gentilhomme loyal ; quant aux Français, je ne dis pas ;

Car je le sais bien, fils de Loup : vous aimez mieux tirer du sang que d’en donner.

— Tenez votre langue, ma chère dame, si vous avez envie de retourner chez vous.

— Je me soucie de rester ici tout comme de m’en retourner, quand mon malheureux frère est mort.

Mais dussent tous les rois du monde y trouver à redire ; ses raisons, je veux les connaître et je les connaîtrai.

— Si ce sont ses raisons que vous voulez connaître, écoutez-moi, je vais vous répondre :