Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/63

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Comme il revenait et montait, il fut blessé d’un coup de feu, d’un coup de feu par un soldat du camp nommé Gwazgaram.

La duchesse Anne dit alors à l’épouse du canonnier : —

— Seigneur Dieu ! que faire ? voilà votre pauvre mari blessé !

— Quand même mon mari serait mort, je saurais bien le remplacer ! Son canon, je le chargerai, feu et tonnerre ! et nous verrons ! —

Comme elle disait ces mots, les murailles furent brisées, les portes enfoncées ; la ville était pleine de soldats.

— A vous, soldats, les jolies filles, et à moi l’or et l’argent, tous les trésors de la ville de Guingamp, et de plus, la ville elle-même ! —

La duchesse Anne se jeta à deux genoux, en l’entendant parler ainsi : — Notre-Dame de Bon-Secours, je vous en supplie, venez à notre aide ! —

La duchesse Anne, en l’entendant, courut à l’église, et se jeta à deux genoux sur la terre froide et nue :

— Voudriez-vous, vierge Marie ! voir votre maison changée en écurie, votre sacristie en cellier, et votre maître-autel en table de cuisine ? —