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LES PHYSIONOMIES LITTÉRAIRES.

Les Employés, les Comédiens sans le savoir, la Vieille Fille, renferment quelques types très heureux. L’auteur de la Comédie humaine, très gai lui-même, excellait à peindre drôlatiquement ces sortes de physionomies humaines, parfois si grotesques, et souvent si nombreuses, que l’on serait tenté de croire la société divisée en deux parts, dont l’une, est faite pour exciter le rire de l’autre.

Il faut que le type nage dans ses eaux, c’est-à-dire que les contrastes qui le rendent curieux lui soient ménagés avec la précision et l’entente voulues. La disposition du personnage, comme fonds, comme second plan, est dans cette question ce qu’est la couleur du ciel et le mouvement des nuées dans l’esquisse d’un paysage. Le Bibliomane, cette agréable nouvelle, due au talent de M. Toppfer, laisse voir un type excellent, un personnage vrai, que nombre de gens ont rencontré et qu’ils sont heureux de revoir à leur aise. Voilà un modèle, un excellent modèle.

L’étude du commis voyageur, l’illustre Gaudissart, est divinement réussie. Gaudissart est un produit de 1830, époque où le commis-voyageur était dans toute la fleur de sa saison ; aujourd’hui, en effet, il faut bien le dire, malgré le nombre considérable de ces jeunes gens, s’échappant à une heure donnée, qui de