Page:Bascoul - Des bouveries.djvu/37

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sions et on en voit qui ont jusqu’à 80 centimètres de large.

Quoiqu’il en soit, il serait à désirer que les mangeoires et les râteliers, lorsqu’ils existent, fussent divisés en autant de compartiments que l’étable contient d’habitants. Chaque bête prend alors ses repas sans être inquiétée par ses voisins, qui quelquefois gloutons, s’emparent, si on n’y veille, d’une partie de la nourriture de leurs compagnons. En outre, celle qui se voit en pleine possession de ses aliments, mange plus lentement, opère mieux la mastication et ne s’expose pas à des tympanites souvent occasionnées par une nourriture trop précipitamment déglutie.

C’est pour mieux atteindre ce but que dans les étables perfectionnées et sans râteliers, on sépare les crèches du lit des animaux par une cloison qui offre autant d’ouvertures ovalaires qu’il y a des bœufs dans l’habitation (cornadis du Limousin). Les bêtes, pour manger, passent adroitement la tête dans ces trous et l’en retirent avec la même adresse, lorsque le repas terminé elles se disposent à ruminer ou à prendre du repos. À la vacherie du Grand-Jouan, les ouvertures sont rectangulaires, et leur grand diamètre est comme dans les cornadis du Limousin dans le sens de la hauteur. Dans d’autres établissements, la cloison, au lieu d’être pleine comme ci-dessus, est à claire-voie et formée de soliveaux allant perpendiculairement ou obliquement du bord supérieur de la mangeoire au plafond. Il suffit de les disposer à peu de distance l’un de l’autre, et d’en supprimer un vis-à-vis la place que doit occuper chaque bête. On ajoute quelquefois des registres ou planches fixées avec des charnières, pour fermer à volonté les ouvertures qui font communiquer les crèches avec les bouveries.

À la faveur de cette disposition, non-seulement chaque animal est isolé, pour manger, de ses voisins et n’a à crain-